VERTIP
Vertip a été créé au Festival Castelier 2023, et s'est également produit au Miam et à l'Espace Freestanding le même mois.
Cette pièce est en français et pour les personnes âgées de 10 ans et plus.
Texte : Joseph Shragge, traduction par Liliane Gougeon Moisan
Mise en scène : Alison Darcy
Marionnettes : Zach Fraser
Interprétation : Sasha Samar, Lesly Velàzquez
Directeur de production : Trevor Barrette
Dramaturgie : Jonathan Cusson
Scénographie : Alison Darcy, assistée par Maryanna Chan
Costumes et Éclairage : Cathia Pagotto
Musique : Joseph Shragge et Joseph Browne
Adjointe à la marionnettes : Marika Karlsson
Menuisier : Dave Surette, assisté par Aiden Sparks
Scapegoat Carnivale remercie l’Infinithéâtre, le Fondation Cole, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts de Montréal pour leur soutien.
Cette spectacle est produit sous la juridiction de l’UDA
Interprèt Sasha Samar, photo par Helena Vallès
Cette production est représentée par Interplay. Pour toute demande de tournée ou de présentation, veuillez contacter Danielle Laurin à dani@interplayagency.ca.
Joué en français, ou en russe ou en ukrainien sur demande, ou avec des sous-titres en anglais.
This production is represented by Interplay. For touring and presentation inquires, contact Danielle Laurin at Dani@interplayagency.ca.
Performed in French, or in Russian or Ukrainian upon request, or with English surtitles
Inspiré du Vertep du 17e siècle, un théâtre slave de marionnettes représentant des scènes de la Nativité avec des protagonistes de diverses origines ethniques, Vertip raconte l’histoire d’un marionnettiste sans le sou qui vit dans le sous-sol d’un centre communautaire du Mile-End de Montréal, où il présente le spectacle de marionnettes annuel de Noël.
Mais un jour, Zyhd, la marionnette stéréotypée de l’usurier juif, se met à bouger toute seule… Craignant qu’il ne gâche le spectacle, le marionnettiste ordonne secrètement au Cosaque d’éliminer Zhyd, mais son plan tournera mal…
La pièce aborde les symbolismes antisémites dans le folklore européen afin de soulever des questions sur ce qu'il convient de faire avec des traditions problématiques. Le spectacle se délecte de toute la beauté du monde traditionnel des marionnettes, tout en déviant vers un territoire absurde et surréaliste.
Avertissement : la pièce aborde l’antisémitisme.
Trailer by Davide Chizzese at 1pxlstudio
Note de l'auteur:
En 2009, au concours de sculpture de glace du festival international de l’hiver à Québec, parmi les orignaux, les rênes et les bonhommes Carnaval de neige habituels, figurait une statue de glace représentant un personnage voûté, barbu, au nez crochu, portant une kippa et cramponné à un sac d’argent. Le public a chaleureusement accueilli la sculpture jusqu’à ce qu’une famille montréalaise en visite reconnaisse le stéréotype d’un prêteur juif — un cliché antisémite qui tourmente le peuple juif depuis le Moyen Âge. S’est ensuivie une controverse. Les artistes ont défendu cette œuvre en affirmant qu'il s'agissait d'une belle tradition basée sur le Vertep, un spectacle de marionnettes de Noël de tradition slave qui présente la scène de la Nativité et des personnages comme le Cosaque, le Juif, la Chèvre et la Mort. La sculpture n’a pas été retirée de la compétition. Les artistes ont quitté le festival sans s’excuser, abasourdis par les accusations.
En 2011, le Théâtre Centaur m'a demandé d'écrire un monologue pour Contes Urbains (Production Théâtre Urbi et Orbi). Inspiré par la controverse de la statue de glace, j'ai écrit Vertip, une tragicomédie qui utilise les symboles d'antisémitisme du folklore européen pour soulever des questions sur ce qu'il faut faire avec ces traditions problématiques. En parallèle, je voulais que le monologue suscite de la compassion envers le personnage principal, qui est dans le tort, mais inconscient de la nature blessante de l'héritage de sa famille.
Le Vertep a vu le jour au début du XVIIe siècle et est devenu illégal sous les Soviets en Russie et en Europe de l'Est. Des artistes ont présenté ce spectacle de marionnettes dans des salons et des sous-sols d'église pour défier l'autoritarisme de l'époque. Il a refait surface depuis, bien que ses stéréotypes ethniques aient parfois suscité la controverse. Nous aussi, nous avons dû nous demander si nous devions représenter ces stéréotypes avec des marionnettes, et trouver la meilleure approche lorsque nous avons adapté le monologue. En travaillant avec une équipe composée d'artistes juifs ashkénazes et d'Europe de l'Est, nous avons cherché comment ces marionnettes pourraient redéfinir leurs rôles et, ce faisant, peut-être apporter quelque chose de nouveau à cette belle tradition.